
Une hémorragie ? Autrefois, les médecins faisaient des perfusions de lait !
Au XIXe siècle, une personne qui perdait beaucoup de sang n’avait pas beaucoup de chances de survivre. Non seulement à cause de l’hémorragie en tant que telle, mais aussi à cause de son traitement. En effet, certains médecins compensaient les pertes de sang par... du lait !
Aujourd’hui, nos médecins savent ce qu’ils font, mais, au XIXe siècle, les transfusions sanguines étaient risquées. Il faut savoir qu’on ne connaissait alors rien des différents groupes sanguins.
Du sang coagulé et des patients mourant
Les premières transfusions sanguines plus ou moins réussies chez des êtres humains ont été réalisées au XVIIe siècle par le médecin britannique Richard Lower et le médecin français Jean-Baptiste Denis. Dans les deux cas, le sang transfusé était du sang de mouton et a permis au patient receveur de survivre. Malheureusement, la plupart des transfusions suivantes se sont nettement moins bien déroulées. À tel point que la procédure a été interdite en 1668 et que les recherches sur les transfusions sanguines sont restées à l’arrêt pendant près de 150 ans. Le monde médical s’est à nouveau penché sur le sujet au début du XIXe siècle, faisant systématiquement face au même problème : les patients mouraient systématiquement.
Des transfusions de lait
Comment éviter les tracas liés au sang humain ? En utilisant un autre produit, pardi ! Vers la moitié du XIXe siècle, quelques médecins ont donc décidé d’administrer du lait en lieu et place du sang. Ils croyaient que les petites particules d’huile et de graisse du lait se transformeraient en globules blancs dans le corps humain.
La première injection de lait à l’homme a été pratiquée en 1854 par les docteurs James Bovell et Edwin Hodder. À ce qui se dit, les premier et deuxième patients ont survécu et ont même vu leur état de santé s’améliorer. Moins étonnant : les trois patients suivants sont décédés après leur traitement. Malgré les mauvais résultats, des transfusions de lait étaient régulièrement administrées. Mais bon nombre de médecins restaient sceptiques. Un sentiment attisé par le grand nombre de décès parmi les patients qui recevaient ce traitement.
Transfusion de sang
Ce n’est qu’en 1901, quand le Dr Karl Landsteiner découvre les groupes sanguins qu’il devient possible de développer une méthode efficace pour les transfusions sanguines. Sans lait !
Aujourd’hui, la transfusion de sang est une procédure médicale standardisée et fréquente. Elle sauve la vie de nombreuses personnes victimes d’hémorragies sévères à la suite d’un accident, d’une intervention chirurgicale ou d’un accouchement. La demande de sang est telle que, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, plus de 118 millions de dons de sang sont collectés dans le monde. Vous souhaitez, vous aussi, faire un don de sang ? Rendez-vous sur le site de la Croix-Rouge.