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Un petit coup de pouce en plus

Des chercheurs ont développé un pouce robotique conçu pour nous aider à saisir des objets et à soulever plusieurs choses en même temps. Pratique, non ? Mais combien de temps nous faudrait-il pour nous habituer à ce sixième doigt ?

Il nous arrive parfois de ne pas avoir assez de nos deux mains et de nos dix doigts. Essayez donc d’ouvrir une porte alors que vous portez deux sacs remplis de courses, ou d’ouvrir une bouteille en scrollant sur votre smartphone. Un doigt en plus serait alors bien utile. C’est exactement ce que se sont dit des chercheurs de l’université de Cambridge avant de décider de concevoir un « troisième pouce ».

Une main à six doigts

Les scientifiques ont voulu examiner à quelle vitesse l’être humain se familiariserait avec ce pouce supplémentaire. Pour ce faire, ils ont temporairement doté près de 600 sujets d’une main à six doigts. Comment ? En attachant un pouce mécanique sous l’auriculaire des participants, âgés de 3 à 96 ans. Ceux-ci pouvaient commander le pouce robotique grâce à des capteurs de pression placés sous leurs pieds. Ensuite, ils devaient effectuer l’une des tâches suivantes : attraper des barrettes et les déposer dans un panier ou déplacer différents objets de forme et de dimensions différentes.

Le cerveau s’adapte

Les résultats étaient saisissants. La quasi-totalité des participants (98 %) — hommes, femmes, adroits ou maladroits — a eu besoin de moins d’une minute pour commander le pouce et déplacer les objets.

Leur cerveau s’est, lui aussi, adapté étonnamment vite à ce nouveau membre. C’est ce qu’ont révélé les scanners cérébraux des sujets qui ont porté le pouce robotique pour 5 jours de tests de dextérité. Normalement, les signaux du cerveau qui correspondent aux mouvements des cinq doigts sont faciles à distinguer. Or, ils se ressemblaient davantage après les expériences avec le pouce robotique.

Pratique

Aussi drôle puisse-t-elle paraître, l’expérience poursuit des objectifs très sérieux. Elle peut par exemple contribuer au développement de prothèses pour les personnes à qui il manque une main, un bras ou une jambe, ou à la production d’exosquelettes et de membres robotisés susceptibles d’améliorer nos capacités motrices. Le pouce mécanique supplémentaire s’est révélé hyper pratique, permettant de tenir plus de choses en même temps. Les sujets ont ainsi pu réaliser d’une seule main des actions qui nécessitent normalement les deux. Qui sait, peut-être aurons-nous tous bientôt une main à six doigts ?