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Maman, pourquoi on vieillit ?

Raideurs musculaires, rides, douleurs articulaires. Nous vieillissons tous, mais comment se fait-il que notre corps l’exprime de plus en plus avec l’âge ? Une question plus difficile qu’il n’y paraît. Le vieillissement est un phénomène complexe, influencé par bien des mécanismes cellulaires et moléculaires.

En 2022, l’espérance de vie moyenne était de 81,7 ans pour les enfants nés dans notre pays. Soit près du double qu’il y a 150 ans. À l’époque, les octogénaires étaient rares. Et, avec eux, les signes de vieillesse que l’on connaît bien aujourd’hui : les cheveux gris, la peau ridée, les muscles raides, les articulations douloureuses… Pourtant, nous sommes toujours incapables de répondre exactement à la question « Pourquoi vieillissons-nous ? »

Des gènes grisonnants

Les dégâts occasionnés à notre ADN, à nos cellules et à nos tissus s’accumulent avec l’âge. Mais on ne sait pas encore tout à fait à quoi ils sont dus et pourquoi notre corps en guérit dans sa jeunesse, et plus après. Heureusement, nous avons déjà percé quelques-uns de ces mystères.

Nos gènes y sont pour quelque chose, notamment. Nous possédons environ 20 000 gènes — ces composants de l’ADN déterminent l’apparence et le fonctionnement de notre corps. Tout au long de notre vie, ce matériel génétique est constamment attaqué par des facteurs externes et internes : les rayons UV du soleil ou certaines substances (radicaux libres) produites par les usines énergétiques (mitochondries) des cellules, par exemple. La majeure partie de ces dégâts sont réparés immédiatement. Mais, comme nos processus de guérison ne sont pas parfaits, il reste ça et là de petits défauts, qui s’accumulent au fil du temps, et participe au vieillissement, voire provoque des maladies liées à l’âge.

Télomères au bout du rouleau

Les scientifiques cherchent un autre rôle pour le vieillissement visible du côté des « télomères ». Ces fragments d’ADN forment un « capuchon de protection » aux extrémités de nos chromosomes. Les chercheurs ont découvert qu’à chaque fois qu’une cellule se divise, un petit morceau de télomère disparaît. Au fil du temps, le télomère est si petit et si instable que la division cellulaire s’arrête. Ces cellules peuvent alors mourir ou causer des inflammations, ce qui accélère le processus de vieillissement et peut provoquer des maladies.

Cellules et molécules en péril

Mais, d’après les scientifiques, d’autres phénomènes cellulaires et moléculaires participent aussi au processus de vieillissement. Par exemple, nous perdons peu à peu des cellules souches, qui jouent un rôle vital dans la réparation des tissus et organes abîmés ; notre organisme éprouve de plus en plus de difficultés à garder nos protéines — les molécules les plus importantes dans nos cellules — en bon état ; l’autophagie — le système d’élimination des déchets de nos cellules — se détériore ; et ainsi de suite.

Bref, il se passe toutes sortes de choses dans notre organisme. Le tout cumulé induit notre vieillissement non seulement chronologique (en années), mais aussi biologique (en apparence).