Mais que faisaient un mouton, un canard et un coq dans une montgolfière ?
C’est l’histoire d’un mouton, d’un canard et d’un coq dans une montgolfière. Non, ce n’est pas le début d’une blague, mais d’une aventure très sérieuse qui remonte à 1783. À l’époque, le trio participe en effet au premier vol « habité » d’une montgolfière.
La légende raconte que l’idée de la montgolfière est née d’une corvée ménagère. Alors que Joseph Montgolfier fait sécher son linge près du feu, il constate que la chaleur fait gonfler ses vêtements et se dit « et si je faisais la même chose avec un grand drap blanc et un petit brûleur, pourrais-je créer une sorte de machine volante ? » L’idée vaut le coup d’être tentée, car, en 1783, Joseph et son frère Étienne Montgolfier créent la première version du ballon à air chaud. Un ballon qui va décoller de la place du marché d’Annonay.
Un vol d’essai royal
La première montgolfière fait immédiatement sensation. Après leur expérience, les frères Montgolfier sont invités par l’Académie des sciences à re-présenter leur invention le 19 septembre 1783. Le lieu choisi : le château de Versailles. Dans le public : le roi Louis XVI et son épouse Marie-Antoinette.
Le couple royal et quelque 130 000 spectateurs assistent au premier vol avec équipage. Les frères Montgonlfier seraient-ils à bord ? Non, car Joseph et Étienne n’osent pas jouer leur vie. Ils ont suspendu un panier sous le ballon et y ont installé un mouton, un canard et un coq. Un trio rigoureusement scientifique, aux dires des frères. D’après eux, la physiologie du mouton est comparable à celle de l’homme. Le canard étant un oiseau capable de voler à haute altitude, il ne risque pas d’être blessé. Et le coq sert de contrôle supplémentaire, car c’est aussi un volatile, mais qui ne vole pas très haut.
Le vol d’essai de Versailles dure 8 minutes. Le ballon parcourt 3 bons kilomètres avant de se poser sans heurts dans une prairie, où l’on retrouve les trois animaux sains et saufs.
Équipage humain
Deux mois après le vol historique du trio fermier, les frères décident que le moment est venu pour un premier vol libre humain. Deux hommes sont alors à bord : Jean-François Pilâtre de Rozier et le marquis François Laurent d’Arlandes. Le duo s’envole du centre de Paris en direction de la périphérie, parcourant quelque 9 km en 25 minutes.
Expériences
Malgré leur succès, les inventeurs ne comprennent en réalité pas grand-chose aux règles de la physique qui permettent de voler en ballon à air chaud. Ils pensent avoir découvert un nouveau type de gaz, qui est plus léger que l’air, alors qu’il s’agit juste d’air. La seule différence est qu’il est plus chaud, et donc plus léger que l’air environnant, ce qui permet au ballon de s’élever.
La multiplication des expériences avec différents types de gaz fait finalement une première victime. En 1785, Jean-François Pilâtre de Rozier perd la vie en voulant traverser la Manche à bord d’un ballon utilisant de l’hélium et de l’air, qui explosera en plein vol. L’un des premiers aérostatiers est donc aussi la première victime de cet « art ».