
La momie de sirène du Japon
Après analyse scientifique, une « sirène » momifiée retrouvée dans un temple japonais se révèle encore plus étrange qu’on le pensait.
Les Japonais croyaient avoir mis la main sur une authentique momie de sirène. Selon l’inscription gravée sur le caisson, la petite créature fantomatique d’à peine 30 centimètres a été repêchée au large de l’île japonaise de Shikoku au XVIIIe siècle. À l’époque, la momie est exposée dans un temple, où elle est vénérée par les fidèles locaux.
Du tissu et de la peau de poisson
En 2022, une équipe de chercheurs de la Kurashiki University of Science and the Arts (KUSA) a enfin été autorisée à examiner la célèbre « sirène » pour la première fois. À première vue, la prétendue sirène semblait faite du torse et de la tête d’un singe, cousus sur le corps d’un poisson décapité.

Photo: KUSA
Mais la première impression n’était pas la bonne. Les chercheurs ont étudié la créature à l’aide de techniques telles que rayons X et scanners, datation au carbone, analyses ADN et microscopie électronique. Ils ont ainsi découvert que la partie supérieure était entre autres constituée de tissu et de papier, qui avaient été peints avec un mélange de sable et de charbon de bois. En revanche, le poisson attendu était bien de la partie : la queue renfermait le squelette de la queue d’un poisson, les dents et les mâchoires provenant d’un poisson et les bras, les épaules, la nuque et les joues de la momie étant partiellement couverts d’écailles de poisson. Mais, comme on pouvait s’y attendre : ce n’est donc pas une « vraie » sirène.
Une escroquerie du XIXe siècle
L’inscription a beau prétendre que la créature a été capturée dans un filet de pêche entre 1736 et 1740, la datation au carbone a prouvé que sa fabrication ne remonte qu’au XIXe siècle. Il est très possible que la sirène ait été créée pour escroquer quelques nantis convaincus que la créature mythique aurait un effet bénéfique sur leur santé.
Malgré les conclusions scientifiques, le grand prêtre du temple dans lequel la « momie » était vénérée a précisé qu’elle n’en est pas moins un artefact précieux.