
L’axolotl, ou le secret de la jeunesse éternelle
La « jeunesse éternelle » : beaucoup en rêvent, mais, à ce jour, elle semble réservée à l’axolotl. Cette salamandre à l’air si jovial garde son visage de poupon pour toujours.
Comme le têtard se transforme en grenouille, la larve de salamandre se métamorphose progressivement en salamandre adulte. Sauf l’axolotl. Cette espèce de salamandre, qui vit au Mexique, ne subit pas la transformation typique d’animal marin en animal terrestre. Bien que l’axolotl développe des poumons, il garde ses branchies et vit toute sa vie dans l’eau. Mais, même s’il garde l’aspect d’un grand bébé salamandre, l’axolotl devient bel et bien adulte dans le sens où il peut se reproduire, car il atteint sa maturité un an environ après sa naissance.
Répare-tout
Son éternelle babyface n’est pas la seule particularité de l’axolotl, il a aussi un super pouvoir : il est capable de réparer ou « régénérer » les tissus endommagés. Faire repousser un membre amputé ? Réparer ses yeux, son cœur et des morceaux de son cerveau ? Pas un souci pour l’axolotl, qui conserve par ailleurs ce super-pouvoir tout au long de sa vie.
Il n’est pas étonnant que les scientifiques s’intéressent tant à l’axolotl. Cet amphibien parvient à mobiliser les cellules souches nécessaires pour former du tissu osseux, des muscles, des nerfs, etc. Il est même capable de guérir si sa colonne vertébrale est écrasée. L’axolotl ayant pas mal de gènes de développement en commun avec l’homme, la science qui sous-tend cette régénération pourrait aboutir à d’importantes applications médicales.
Rester jeune et beau
La « jeunesse éternelle » et la capacité d’autorégénération de l’axolotl pourraient bien être liées. Chez la plupart des animaux — y compris l’être humain —, certains gènes déterminant la croissance et le développement sont « désactivés » une fois l’âge adulte atteint. Or, chez l’axolotl, ces gènes semblent toujours rester en veille, prêts à être réactivés en cas de blessure.
SOS
Si l’axolotl est présent en force dans les laboratoires et dans les foyers, comme animal domestique, il pourrait prochainement disparaître de son milieu naturel. Au Mexique, son pays d’origine, son habitat devient de plus en plus restreint et de plus en plus pollué. Il est en outre de plus en plus souvent envahi par ses « voisins », comme la carpe et le tilapia, qui mangent la nourriture ou les jeunes de l’axolotl.
Selon les estimations, il ne reste que quelques centaines d’axolotls à l’état sauvage. Les organisations de protection de la nature plaident dès lors pour la restauration et l’extension de l’écosystème d’eau douce afin de préserver éternellement la « salamandre à la jeunesse éternelle ».