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Et si un supervolcan entrait en éruption ?

Les supervolcans peuvent déclencher une catastrophe planétaire. La dernière « superéruption » remonte à 26 500 ans. Quand arrivera la prochaine ? Et que se passera-t-il alors ?

Notre planète compte plus de 1 000 volcans actifs. Ces volcans se situent généralement à la frontière entre deux plaques tectoniques. Quand ces plaques s’écartent, une fissure peut se former et laisser remonter de la roche liquide, plus communément appelée magma. Mais elles peuvent aussi former des volcans quand elles se rapprochent. Dans ce cas, une plaque glisse sous l’autre et s’enfonce profondément dans la terre. La chaleur et la pression grimpent, entraînant la fonte d’une partie de la plaque et la formation de magma. Quand le volcan entre en éruption, ce magma est expulsé sous la forme de lave.

L’échelle des volcans

Il vaut déjà mieux ne pas être dans les parages lors d’une éruption volcanique « standard », mais ce n’est rien à côté d’un supervolcan. Les supervolcans explosent avec bien plus de puissance que le célèbre Eyjafjallajökull en Islande, ou même que le fameux Vésuve en Italie.

Les volcans sont classés selon l’indice d’explosivité volcanique (volcanic explosivity index ou VEI), qui exprime la puissance d’une éruption. Cette échelle de 0 à 8 reflète la hauteur du panache de fumée et le volume de lave, de cendres et de fragments expulsés. Lors de son éruption en 2010, le volcan Eyjafjallajökull avait un VEI de 4. Quant au Vésuve, son VEI était de 5 lors de l’éruption qui a enseveli Pompéi en l’an 79. Il n’est question d’un supervolcan que si une éruption atteint le score de 8 sur l’échelle VEI.

Superéruption

Personne n’a jamais vu d’éruption de supervolcan. La dernière « superéruption » en date était celle du volcan Taupō, en Nouvelle-Zélande, il y a environ 26 500 années. L’éruption du Tambora, en Indonésie, en 1815 donne toutefois un bon avant-goût d’une telle catastrophe. Bien que son VEI de 7 ne le classe pas dans les supervolcans, ses conséquences ont été perceptibles dans le monde entier. Le gigantesque nuage de cendres a bloqué la lumière du soleil et entraîné une année sans été, puis une période de mauvaises récoltes et de famines à travers le monde.

Yellowstone

Le sous-sol du Parc national de Yellowstone, aux États-Unis, abrite l’un des supervolcans les plus célèbres. La dernière éruption puissante remonte à 640 000 ans. À l’époque, le volcan a expulsé d’un seul coup mille kilomètres cubes de matériaux volcaniques dans l’air. On peut à peine imaginer ce que cela signifierait dans les USA bien peuplés d’aujourd’hui. Sans parler des conséquences pour la planète : l’éruption d’un supervolcan envoie de telles quantités de fumées et de cendres dans l’atmosphère que la température peut facilement baisser de dix degrés, et ce, pour plusieurs années. Les supervolcans font dès lors partie du top 3 des catastrophes naturelles d’échelle mondiale.

Un risque faible

Le risque de superéruption est heureusement très faible. La tendance générale de l’indice d’explosivité volcanique est la suivante : plus l’éruption est puissante, moins elle est fréquente. Des dizaines de petits volcans entrent en éruption dans le monde chaque année, tandis que les scientifiques n’ont identifié « que » 42 superéruptions au cours des 36 derniers millions d’années. Le United States Geology Survey, qui surveille étroitement le supervolcan sous le Yellowstone, évoque un risque annuel de 0,00014 %. Soit à peu près le risque qu’un astéroïde d’un kilomètre de diamètre entre en collision avec la terre.