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Dracula pleurait-il des larmes de sang ?

Dans les livres et dans les films, il boit du sang. Mais, dans la vraie vie, Dracula pleurait vraisemblablement aussi des larmes de sang. C’était du moins le cas pour le prince Vlad III, le personnage historique dont est vraisemblablement inspiré le monstrueux vampire.

Dracula, prince des Ténèbres, seigneur des morts-­vivants ! Ce personnage mythique est né en 1897 de l’imagination de Bram Stoker. L’auteur irlandais s’est probablement inspiré de Vlad III, prince de Valachie (une région de Roumanie), qui a vécu de 1431 à 1476. S’il n’était évidemment pas un mort-vivant, le voïvode (prince) n’avait toutefois rien à envier au héros de Stoker en termes de cruauté. Au cours de sa vie, il n’a pas hésité à faire subir les pires sévices à ses ennemis, les faisant écorcher vifs, bouillir ou — son péché mignon — empaler, d’où son surnom de Vlad l’Empaleur.

Des larmes de sang

En dépit de ses penchants cruels, Vlad III est aujourd’hui encore célébré comme un héros national en Roumanie, car il a défendu son peuple contre les Ottomans. Un combat dans lequel le sinistre prince a dû laisser pas mal de force, car une équipe de scientifiques a découvert des signes indiquant que Vlad III souffrait de nombreux maux — certains plus atroces que les autres.

Le vovoïde souffrait ainsi vraisemblablement d’inflammations des voies respiratoires et/ou de la peau et il était atteint de ciliopathies, des maladies génétiques qui causent l’accumulation de mucus et de bactéries dans les voies respiratoires. Mais sa tare la plus notable était probablement l’hémolacrie : il pleurait des larmes de sang.

Lettres manuscrites

Comment les chercheurs ont-ils pu en apprendre autant sur l’état de santé d’un prince disparu depuis de si longues années ? En examinant trois lettres écrites de sa main. Quand vous écrivez, votre main touche le papier et y laisse toutes sortes de molécules.

Les chercheurs ont donc appliqué sur les lettres un film plastique ultra fin, préservant l’encre, mais absorbant les peptides — les composants des protéines — présents sur le papier. Ils ont ensuite fait des tests pour distinguer les peptides laissés par Vlad III d’autres molécules déposées plus tard sur ces lettres. Et les 16 protéines dont les peptides faisaient partie ont révélé l’état de santé du célèbre prince.

Encore plus terrifiant

Il serait pour le moins de circonstance qu’une personne aussi cruelle que Vlad III ait pleuré des larmes de sang. Si Bram Stoker l’avait su, il aurait peut-être doté son Comte Dracula du même mal horrifiant pour semer encore plus de terreur parmi ses lecteurs.